• La peinture majorquine témoigne de cette sorte de mimétisme particulier aux îles placées à des carrefours de civilisations et touchées par des influences diverses. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    A la fidélité de Majorque à ses origines ethniques correspond un courant artistique parallèle à celui qui se fit jour au début du XIVe siècle en Catalogne, où les nouveautés venues de France se heurtèrent à la résistance de fortes traditions romanes et à celles d’un byzantinisme attardé.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Ce conflit est aisément discernable sur le retable de Saint Bernard, qui orna la chapelle des Templiers, dans l’ancienne enceinte musulmane de l’Almudaina, avant d’enrichir les collections de <st1:personname productid="la Soci←t← Arch←ologique" w:st="on"><st1:personname productid="la Soci←t←" w:st="on">la Société</st1:personname> Archéologique</st1:personname> Lullienne.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Le panneau conserve la structure des devants d’autel, avec le saint protecteur des moines guerriers dans l’espace central et des scènes de sa vie ou des exemples de ses miracles dans les compartiments latéraux. C’est ainsi que se suivent le miracle du lait de la Vierge –une des plus anciennes figuration du thème, qu’ignorait encore la Légende Dorée, et dont les origines ont parfois été recherchées à Poblet- la représentation de Saint Bernard avec des instruments à écrire, la vision de Saint Malachie transporté au ciel, enfin l’exorcisme de la femme d’Aquitaine.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    (…)<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Il résulte de cette histoire longue et complexe que la Cathédrale de Palma n’est pas le fruit d’une conception globale et méthodiquement réalisée.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    A deux reprises au moins, et en cours d’exécution, on modifia de manière sensible le programme initial, en laissant subsister les éléments précédemment construits. Deux programmes seulement furent intégralement réalisés : le premier, à cause de sa modestie ; le dernier, en dépit de sa hardiesse, grâce à l’aide complaisante des siècles. Du second, vite dépassé par l’esprit de démesure qui avait déjà soufflé sur Beauvais, on ne trouve que les prémices.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Au début du XIVe siècle, les protecteurs de la Cathédrale, le roi, l’évêque et le chapitre, bornèrent leurs ambitions à greffer à l’Est de l’ancienne mosquée un nouveau chevet traité comme une chapelle et sur laquelle s’ouvre, à 6m80 au dessus du sol, le petit sanctuaire aérien de la Trinité.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    La nef de Palma, d’une rigueur mathématique un peu froide, représente, pour reprendre une autre image du même auteur [Pierre Lavedan] une belle victoire de l’esprit sur la matière, parce que nul autre édifice gothique n’aurait jamais offert à si peu de frais autant d’espace utilisable.<o:p></o:p>

    <o:p></o:p>


    votre commentaire
  • Livre des Faits – de Jacques 1er d’Aragon – vers 1270 - traduit dans « La conquête de Majorque » par A. et R. Vignas – 2004 - Extraits et Citations

    <o:p>

    Alors nous nous en allâmes peu à peu jusqu’à la montagne de Porto Pi et nous vîmes la cité de Majorque, qui nous paru la plus belle ville que nous ayions jamais vue, moi et ceux qui m’accompagnaient. Là-dessus, nous rencontrâmes Don Pelegri d’Atrosillo et je lui demandai s’il y avait de l’eau pour camper la nuit. Il répondit que oui, qu’il avait vu entrer dans l’eau le « vieux » [le roi –arabe- de Majorque ?] avec une vingtaine de cavaliers qui abreuvaient leurs chevaux ; mais comme ils n’étaient que quatre, ils n’avaient pas osé les attaquer. En continuant, nous trouvâmes ce ruisseau et là, nous installâmes le camp pour la nuit.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Je dis alors à Don Nuno : « par ma foi, je meurs de faim : je n’ai pas mangé de la journée ! – Sire, me répondit-il, Oliver (de Ternes) a monté sa tente et préparé à manger ; là, vous pourrez vous restaurer - Allons donc, dis-je, où vous voudrez ». <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    J’y allai, et je mangeai. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Et après le repas, on voyait les étoiles dans le ciel. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    …/…<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Quand tous se furent mis en marche, chevaliers et soldats, et approchés du fossé où était la brèche, toute l’armée, d’une seule voix, commença à crier : « Sainte Marie ! Sainte Marie ! ». <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Et ce mot n’était pas plus tôt sorti de leurs bouches qu’une fois prononcé ils y revenaient toujours et plus ils le disaient, plus ils élevaient la voix, et ils le répétèrent une trentaine de fois ou plus. <o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Mais dès que les chevaux bardés commencèrent à passer, le cri cessa ; car dès que fut faite la brèche par où ils devaient entrer, il y avait déjà dedans au moins cinq cents fantassins. Or le roi de Majorque et tous les Sarrasins de la cité étaient tous venus à la brèche, et ils pressèrent les fantassins qui étaient entrés, au point que, sans l’arrivée des chevaux, ils étaient tous morts.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Et si l’on en croit ce que les Sarrasins nous en ont raconté, ils avaient, disaient-ils, vu entrer en tête un chevalier blanc avec ses armes blanches ; et selon moi, ce devait être Sant Jordi, car dans les livres d’histoire, on trouve que dans d’autres batailles entre Chrétiens et Sarrasins, on l’a vu à maintes reprises.<o:p></o:p>

     

    </o:p>

     

     

    <o:p> </o:p>


    votre commentaire
  • Nous atteignons la Dragonera, îlot rocheux, escarpé, au sommet duquel se dresse un phare. Nous entrons dans la baie de Palma au moment où le soleil se lève, inondant de rayons la capitale de Majorque, ses cathédrales, ses édifices, ses monuments d’aspects arabes, ombragés de palmiers ; et ses maisons blanches étincellent au loin sur un fond de montagnes noyées de vapeurs, tandis que des moulins à vent alignés le long de la côte s’agitent de toute la vitesse de leurs grands bras mouvants.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Je venais de quitter le midi de la France, où après un été maussade et capricieux, avare de soleil, j’avais vu les premiers jours d’octobre froids et sombres. A Palma, je retrouvai la chaleur et le ciel éclatant des belles journées d’été.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Quoique les Arabes aient occupé l’île de Majorque pendant plus de quatre cents ans, il reste peu de traces des constructions qu’ils ont dû élever aux Baléares.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Je remarquai seulement le porche de l’église des Templiers et, dans un jardin particulier, une salle de bains d’une ravissante architecture, mais complètement dégradée. La forme de cette salle est carrée ; une coupole soutenue par douze colonnes la surmonte. Leurs archivoltes sont à cintre rentrant comme celles de presque tous les monuments arabes, et les chapiteaux n’offrent dans leurs ornements rien d’analogue à ceux de l’art grec, romain ou chrétien.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    Les anciennes demeures des chevaliers majorquins m’intéressaient beaucoup, et je me plaisais à les visiter en compagnie de Sellarès. Deux cours intérieures (patios) surtout m’ont paru extrêmement belles, ce sont celles des palais Olezza et Sollerich.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    M. J.B Laurens, qui fut longtemps associé aux travaux artistiques de M. Taylor sur les vieux monuments de France, a écrit ses impressions d’un voyage d’art à Majorque. Après avoir constaté combien les formes de la Renaissance se sont prolongées dans ce pays, il décrit, avec sa grande compétence, les maisons de Palma que j’ai visitées après lui. « Il suffit de pénétrer, dit-il, dans le vestibule des maisons des nobles et des bourgeois, si nombreuses dans la cité majorquine, pour reconnaître partout les traces d’un goût remarquable ».<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • J’écoute,<o:p></o:p>

    Tout fuit,<o:p></o:p>

    On doute,<o:p></o:p>

    La nuit,<o:p></o:p>

    Tout passe,<o:p></o:p>

    L’espace,<o:p></o:p>

    Efface,<o:p></o:p>

    Le bruit.<o:p></o:p>


    votre commentaire
  • On demanda à l’ami : quelle figure a représenté ton Aimé sur son étendard ? Et l’ami répondit : un homme mort. On lui demanda : pourquoi un tel symbole ? Et il répondit : parce que mon Aimé se fit homme et mourut crucifié par amour, et ceux qui prétendent être ses amants doivent suivre son exemple.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    L'Aimé explora son ami pour savoir si l'amour était en lui parfait et accompli ; et Il lui demanda d'où naissaient les différences de son coeur selon que l’Aimé était présent ou absent. – Et l’ami répondit qu'elles venaient de la connaissance du souvenir, de l'ignorance de l'oubli.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    L’ami marchait pensif par les chemins qui mènent à l'Aimé. Il trébucha et tomba sur des ronces des épines ; mais ces herses lui semblaient des fleurs, il gisait là comme sur un lit d'amours.<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>

    L'ami souhaitait la solitude pour jouir paisiblement de la compagnie de son Aimé ; c'est au milieu du monde qu'il se sentait dans la solitude.<o:p></o:p>


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique